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Karine et ses Mères-Veilleuses

En compagnie de Karine Champagne, après sa super motivante conférence à Joliette, Québec

En compagnie de Karine Champagne, après sa super motivante conférence à Joliette, Québec

Il arrive que la vie mette sur notre chemin des personnes qui nous inspirent profondément.

Il y a de ces personnes qui, en plus de nous inspirer, font tinter une cloche «un jour, on va faire des trucs vraiment chouettes ensemble!»

C’est le cas de Karine Champagne.

Karine, c’est la Maman des Mères-Veilleuses, une communauté de plus de 16 000 femmes qui décident de prendre soin de leur santé psychologique, notamment par la santé physique et le sport. Une communauté qui rassemble, qui motive, qui bouge. Une communauté de solidarité.

Un peu de mon histoire de femme…

Chez nous, nous sommes 3 soeurs. J’ignore si mes parents auraient souhaité avoir un fils, toujours est-il que nous avons été éduquées de façon «mixte». On a appris la couture, la cuisine, l’utilisation de la scie ronde et de la perceuse. On serait des femmes autonomes. Ma mère a toujours aidé mon père dans les projets de construction et mon père a appris à cuisiner, notamment quand ma mère est retournée à l’université. C’est du moins ce dont je me rappelle. À 18 ans, mon père m’a offert à Noël un coffre à outils qui, au travers marteau et  tournes vis, contenait un rouleau à pâte. Vous voyez le genre?

Quand j’avais environ une dizaine d’années, nous étions en train de pelleter une MONTAGNE de sable pour enfouir la fosse septique. J’ai tout bonnement dit que j’aurais préféré être en train de faire des tartes. Ma féministe de maman n’a pas vraiment apprécié le commentaire et m’a expliqué à quel point je devrais plutôt être heureuse d’être en train de pelleter.

Au tout début de mon secondaire, j’ai eu comme emploi un travail dans le casse-croûte de l’aréna de la municipalité. Travailler comme étudiante pour une grande municipalité, c’est l’fun : c’est bien payé et tu peux avoir des promotions si tu restes longtemps… De façon générale, j’ai surtout connu des filles qui travaillaient au casse-croûte. Puis, un gars a été embauché après moi. Puis, il y a eu une ouverture de poste comme concierge (une des promotions). Et est-ce qu’on m’a offert le poste? Nenni, nenni. Et est-ce que je suis allée faire ma première plainte en tant que femme à un employeur? Oh que oui! Bon, à la décharge de la municipalité, ils avaient déjà offert un poste de concierge à une autre fille et elle avait laissé tomber, car c’était trop exigeant physiquement. Est-ce une raison pour arrêter d’offrir ce genre de postes aux filles? Non. J’ai donc eu le poste de concierge (et eu quelques courbatures à trainer une moppe sur un plancher de béton).

Parce que j’avais fait valoir mes droits et qu’il ne devrait pas y avoir de discrimination à la promotion, j’ai «monté» dans l’échelle du travail étudiant au fil des années : concierge, préposée au pro-shop, aiguiseur de patins, jusqu’au poste suprême : chauffeuse de zamboni! Tellement des bons emplois que j’y suis restée tout le long de mes études, du secondaire… jusqu’au début de ma première grossesse à la fin de l’université. Et là, mal de cœur à cause des émanations dans l’aréna, incapable de soulever les grosses bonbonnes de propane au-dessus de mes épaules. Une autre bataille de femme : obtenir un retrait préventif en tant qu’étudiante et employée col bleu. Encore une fois, ma fibre du droit des femmes a vibré fort, bien qu’encore ensanglantée du drame de Polytechnique survenu 3 années auparavant. J’étudiais tout près quand l’horreur est arrivée. J’ai vu les ambulances, les voitures de police. J’ai vu mes parents soulagés que leurs trois filles entrent à la maison ce soir-là. Et pour la première fois de ma vie, j’ai pris réellement conscience dans le fond de mon être qu’on pouvait mourir parce qu’on était une femme. Moi qui avais toujours été fière de prendre toute la place que je voulais prendre, une petite peur était venue se nicher dans mon cœur.

Début des années 90, ce qui était «tendance» chez les jeunes diplômées de la génération X était de bâtir une carrière, puis d’avoir des enfants. J’ai plutôt terminé l’université avec un bébé et j’ai décidé d’être maman à la maison. Ma féministe de mère m’a dit : «je ne peux pas croire que tu vas faire ça. On s’est battues des années pour sortir de nos cuisines et toi tu y retournes». Voici la différence : les batailles menées par les femmes comme ma mère et ma grand-mère maternelle ont permis aux générations comme la mienne d’avoir le droit de CHOISIR. Choisir d’être à la maison, choisir de faire des tartes, choisir d’être en construction, liberté de choisir, liberté de choisir. (Soyez sans crainte, avec le temps ma mère a été d’accord avec cette notion de choix et elle l’a faite sienne).

Après quatre ans à (sur)stimuler mes deux premiers enfants tout en (sous)entretenant la maison, je suis retournée aux études (dans un autre domaine sous-représenté par les femmes, soit la gestion agricole). C’est avec ce vécu et ces diplômes que j’ai finalement commencé ma carrière à 30 ans, quelques mois après la naissance de ma fille, bb#3.

Pas tellement longtemps après, j’étais nommée sur le comité de négo pour l’équité salariale…

Plusieurs années plus tard, maintenant comme coach professionnelle, il m’arrive d’accompagner des femmes qui n’en peuvent plus d’être des superwomen, ou des femmes qui cherchent à prendre leur juste place dans une entreprise, ou des femmes qui ont des super projets et veulent être accompagnées pour les concrétiser.

Et en parallèle, il y a sur cette planète des femmes extraordinaires qui se battent encore pour le droit des femmes. Je pense notamment à la jeune Malala, qui a échappé à une tentative d’assassinat pour s’être battue pour le droit à la scolarité des jeunes filles au Pakistan. Je pense aussi à Ani Chöying Drolma qui toute petite, s’est réfugié dans un temple bouddhiste afin d’échapper à la violence de son père et à un mariage forcé et qui aujourd’hui, fait connaître les chants tibétains de par le monde afin de financer les écoles pour jeunes filles au Népal (Ma voix pour la liberté). Et je pense à une foule d’organisations qui viennent en aide aux femmes.

MV changer le mondeEt je rencontre des femmes comme Karine, qui a quitté son poste à TVA pour s’occuper de ses Mères-Veilleuses et qui veux changer le monde une femme à la fois. Et qui parle également de projets humanitaires pour aller aider d’autres femmes ailleurs sur le globe.

Sentez-vous à quel point ça vibre?

 

 

 

PS Maman, je suis encore convaincue que j’aime mieux faire des tartes que de pelleter du sable, tant que j’ai le choix de l’une ou l’autre de ces activités. Là, je m’en vais préparer le souper pour mon homme et moi, parce que j’ai choisi qu’on était bien mieux en travaillant de chez soi. Et je continue à (sous)entretenir ma maison xxx

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Coaching, psychothérapie, article 21 du Code des professions…

Lucy Van Pelt, psychiatreCette semaine, l’émission J.E. du réseau TVA traitait du coaching de vie. Le grand titre : «Coaching de vie : un coaching coûteux».  Voici ce qu’on peut lire sur le site de TVA : «Les coachs de vie et coach professionnels gagnent en popularité. De plus en plus de gens en consultent pour toutes sortes de problèmes.

Mais, qui sont-ils et respectent-ils la loi 21 qui encadre un traitement psychologique et qui leur interdit de traiter des troubles mentaux comme l’anxiété et la dépression? J.E. a choisi au hasard par le biais d’Internet cinq coachs de vie. (…) Le résultat de notre enquête montre que quatre coachs de vie sur cinq présentent des sérieux éléments pour qu’une enquête sur eux soit déclenchée.»

Vous pouvez voir le reportage ici : http://tva.canoe.ca/emissions/je/reportages/211846.html

Maintenant, que dit exactement l’article 21 du Code des professions du Québec (depuis le 21 juin 2012)?

Psychothérapie : «Un traitement psychologique pour un trouble mental, pour des perturbations comportementales ou pour tout autre problème entraînant une souffrance ou une détresse psychologique qui a pour but de favoriser chez le client des changements significatifs dans son fonctionnement cognitif, émotionnel ou comportemental, dans son système interpersonnel, dans sa personnalité ou dans son état de santé. Ce traitement va au-delà d’une aide visant à faire face aux difficultés courantes ou d’un rapport de conseils ou de soutien

Coaching : «Le coaching vise l’actualisation du potentiel par le développement de talents, ressources ou habiletés de personnes qui ne sont ni en détresse, ni en souffrance qui expriment des besoins particuliers en matière de réalisations personnelles ou professionnelles.»

Source : site web de l’Ordre des psychologues du Québec.

On trouve d’ailleurs sur ce site une définition de nombreuses autres approches qui ne sont pas de la psychothérapie, par exemple: les rencontres d’accompagnements, l’intervention conjugale et familiale, l’éducation psychologique. Pour en savoir plus, je vous invite à visiter le site de l’Ordre des psychologues.

Selon moi, ce que le reportage de J.E.  met surtout en lumière, c’est la vulnérabilité de certaines personnes. Quelle que soit la profession visée, il y a des gens qui se font malheureusement avoir. Des «dispensateurs de service» à la moralité  et l’éthique élastiques, il en existe dans toutes les professions. La Commission Charbonneau nous le rappelle que trop bien (Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction https://www.ceic.gouv.qc.ca/ ). Cette même commission illustre également le fait que ce n’est pas parce qu’on fait partie d’un Ordre professionnel qu’on est blanc comme neige.

Sauf que…

Vérifier si la personne avec qui on veut faire affaire : 1) a une formation solide et reconnue; 2) fait partie d’une ou de plusieurs associations professionnelles; donnent des balises dans lesquelles le dispensateur de service devrait agir.

Le coaching est relativement nouveau au Québec. Et ce n’est pas un terme réservé. Est-ce que ça devrait l’être? Il y a des pour et des contres.
Est-ce qu’on a besoin d’une formation pour effectuer du coaching? Ça dépend de ce qu’on veut obtenir comme résultats. Le coaching enseigné dans les écoles spécifiques sur le sujet apprend une approche, des techniques, une éthique, une façon de faire.

Je peux décider de me faire offrir un massage par n’importe qui ou je peux choisir un massothérapeute membre de la Fédération québécoise des massothérapeutes. Ça m’appartient comme consommateur. Personnellement, je privilégierais quelqu’un dont la formation et l’expertise sont reconnues. (D’ailleurs, les massothérapeutes sont dans le même combat de reconnaissance de leur profession : https://www.fqm.qc.ca/reconnaissance-de-la-profession )

Ok, certains diront que mon opinion est biaisée (n’est-ce pas toujours le cas des opinions?), je fais partie du conseil d’administration de la Société internationale des coachs en PNL (SICPNL). Je crois fermement à l’encadrement de la profession, tant pour la protection du public que pour la protection des coachs professionnels.

À la SICPNL, nous avons offert aux membres une formation sur l’article 21 du Code des professions. Nous allons offrir une formation  – avec un psychologue coach PNL – sur les balises de l’approche en coaching PNL. Car une grande partie des techniques en PNL sont issues de la thérapie. Voyez-vous la zone grise potentielle? Un petit rappel à propos de la PNL : la Programmation Neuro Linguistique est une approche consacrée à l’étude du comportement humain dans ses dimensions de communication, d’apprentissage et de changement.

C’est une approche qui, au-delà des outils fort utiles et pertinents qu’elle apporte, éloignés de toute pensée magique, est une méthodologie qui permet d’apprendre à apprendre. La PNL est à la base une approche qui s’emploie à ne défendre aucune idéologie et est opposée à toute démarche exclusive et dogmatique.
Elle se concentre donc sur les résultats obtenus (qu’est-ce qui marche ?) et par la suite sur les processus pour obtenir ces résultats (comment cela a-t-il pu marcher?).

Je rêve du jour où les coachs en PNL seront officiellement reconnus pour ce qu’ils offrent comme service, en complément aux autres approches qui existent. Non seulement je crois en l’encadrement de la profession. Je crois également au travail collaboratif, au travail en équipe multidisciplinaire. Et je crois par-dessus tout que l’on doit se soucier en premier lieu du bien-être des gens, peu importe l’approche utilisée.

En attendant, souvenez-vous de ceci : les miracles n’existent pas! Ou, s’ils devaient exister, ils n’arriveraient certainement pas avec une mention «satisfaction garantie en X rencontres ou argent remis»!